J’avais amassé tant d’or dans mon coffre-cœur de pierre
Qu’il s’est enflammé un soir sous cette charge explosive.
Comme une boîte de Pandore sous les coups d’une rapière
Qui sous ses coups de poussoir serait devenue corrosive.
Toute une vie de calculs et de fougues cérébrales
Me l’avaient tant desséché qu’il ne parlait à personne.
À trop lire de fascicules sous de peines palpébrales
Ne pouvaient que dépêcher un morose glas qui sonne.
Il a fallu que se brise cette forte carapace
Pour que l’esprit tyrannique soir exilé en déroute.
Et qu’enfin comme une brise se faufilant dans cet espace
Une voix inorganique me fasse changer de route.
C’est une étrange gazelle qui courait dans les montagnes
Qui réveilla le dormeur enfoui sous les décombres.
Pour ravir la demoiselle, moi, le prince de Bretagne,
Je suis devenu charmeur et je suis sorti de l’ombre.
Si elle m’a rejeté, m’ignorant de son silence,
Elle m’a ressuscité de cette prison de glace.
Et mon cœur s’est projeté de toute sa corpulence
Et a su me susciter l’amour que rien ne surclasse.
Aujourd’hui, en bonne entente, dans le cœur et dans l’esprit,
Nous aimons donner au corps la parole désormais.
Le cœur fait l’âme contente, tous se sont enfin compris
Nous formons le bel accord dont l’écho fait le cornet.
Tableau de Fabienne Barbier
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