Balayé par les hauts vents, affligé par les tempêtes,
Tous ces vaillants vétérans conservent la tête haute.
Protégés par les auvents, sonnant fort de leurs trompettes,
Sous leurs toits de conquérants, ces fidèles garde-côtes.
C’est mon village d’antan, où les maisons sont restées
Fidèles à leurs ascendants, attachées à leur clocher.
Des fantômes repentants de leurs passés contestés
Demeurent condescendants des mémoires effilochées.
Mes souvenirs continuent à arpenter les ruelles
Dans le labyrinthe étroit qui mène au cœur du village.
Mes pensées discontinues de ses traces visuelles
Ont longtemps payé l’octroi et gravé son profilage.
J’y reviens parfois la nuit lorsque hantent mes nuits blanches
Et je revois les visages de ses anciens habitants.
Surtout autour de minuit, du samedi au dimanche,
Parcourant les paysages dans un émoi palpitant.
Aujourd’hui sous les nuages, la bourgade à la retraite,
Ne sent plus les parasites qui grignotent ses maisons.
Pour un sourire suave, mais ça fait belle lurette
Que la dernière visite ne connait plus de saison.
Tableau de Fabienne Barbier
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