Quand j’entends la musique imbiber le plafond
Qui transmet la cadence de l’humeur des voisins,
Au début, je l’avoue, j’en ai ras le carafon
D’être obligé d’entendre l’heur de ces argousins.
Or un soir, je montai pour frapper à la porte ;
La voisine en tutu fut ravie de me voir.
Elle me prend par la main, m’entraîne et puis, m’emporte
Pour un slow en terrasse et moi de m’émouvoir.
Nous avons poursuivi nos échanges dansants
Mais un soir son mari fit sa rentrée jalouse.
D’humeur d’abord joviale puis, d’esprit distançant
Quand au cours d’un tango j’embrassai son épouse.
« Changeons de partenaire ! » dit le mari jaloux
En attrapant sa femme entre ses bras balourds.
Craignant une riposte ou quelques pièges-à-loup,
J’abandonnai la piste, attristé, le cœur lourd.
Depuis lorsque j’entends frapper des pas de danse,
Je me mets au balcon pour lorgner la voisine.
Elle me voit et m’envoie en guise de correspondance
Un baiser de la main qui retombe dans la cuisine.
Tableau d’Andrew Ferez.
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